Comme nous, nos animaux peuvent ressentir du stress : une situation inconnue, une tension, une détresse…tous ces moments peuvent provoquer une véritable surcharge émotionnelle chez nos chiens ou chats ! Ni bon ni mauvais en soi, le stress chez l’animal peut avoir néanmoins des conséquences déterminantes sur son bien-être. Je vous explique quelques notions sur le stress et son impact sur le comportement.
Si votre compagnon souffre du stress, faire appel à un comportementaliste vous aidera à mieux comprendre la situation et à renforcer la résilience de votre compagnon.
Définition : le stress en quelques mots
Le stress est une réaction normale au changement. Afin de retrouver un équilibre physiologique et psychique, l’organisme libère de l’adrénaline et des hormones comme le cortisol qui aident à réguler les différents systèmes du corps.
Ainsi, le stress remplit une fonction adaptative, car il prépare le corps à faire face à une possible menace ou à un danger potentiel et permet à l’individu de se souvenir des comportements qui l’ont aidé à garantir sa survie lors d’un événement précis.
Le stress n’est pas donc mauvais en soi. On a tous vécu des moments ponctuels de stress, comme être en retard pour un rendez-vous important ou devoir prendre la parole en public alors qu’on est plutôt timide. Lors de ce type d’épisode, on peut ressentir certaines manifestations physiologiques comme la tension musculaire, le mal au ventre, une respiration accélérée ou une transpiration abondante. Pourtant, une fois qu’on a fait face à la situation, aussi désagréable fut-elle, on peut en général revenir rapidement à un état normal ou d’équilibre et on aura acquis des outils pour mieux y arriver la prochaine fois.
En revanche, si on vit des moments de stress plus intenses ou plus prolongés, comme un événement traumatique, un épuisement au travail ou une maladie longue, il sera certainement plus difficile de rebondir et on pourra constater en plus l’apparition d’autres signes comme la fatigue chronique, des changements d’humeur, voire des problèmes de santé plus ou moins graves. C’est dans ce dernier cas que le stress devient problématique.
Le stress chez les chiens et les chats
Pour nos animaux, le stress se manifeste de la même manière. Nos chiens ou chats peuvent vivre des épisodes stressants concrets comme une visite chez le vétérinaire ou une rencontre avec une personne inconnue, ce qu’on appelle le stress aigu.
Si l’animal s’en sort positivement car il a eu du soutien, la situation s’est bien passée et il a réussi à s’y adapter, la prochaine fois sera moins stressante pour lui. C’est ce qu’on appelle la résilience, c’est-à-dire, la capacité de retrouver un équilibre physique et émotionnel après une situation perturbatrice.
Cependant, si l’animal n’est pas résilient, des épisodes ponctuels de stress peuvent générer des traumatismes et des fragilités psychologiques, dont les effets durent plus ou moins longtemps selon l’individu.
Nos chiens et chats peuvent vivre aussi des épisodes plus récurrents et/ou durables de stress comme l’exposition permanente aux bruits courants du quotidien (aspirateur, voitures, avions), une mauvaise cohabitation avec les autres animaux de la maison, un environnement de vie inadapté ou le fait d’être laissés seuls pendant la journée pour ceux qui souffrent d’une anxiété liée à la solitude. Ce type de situations donne suite à ce que l’on appelle le stress chronique.
De la même manière, des émotions positives intenses et incontrôlables peuvent être une source de stress. C'est le cas des chiens qui sautent ou aboient quand quelqu'un rentre à la maison, sans arriver à se calmer. On le constate aussi chez les animaux qui ne peuvent pas s'arrêter de jouer, ou encore chez nos compagnons canins et félins qui sont tellement contents à la vue d'un congénère, qu'ils deviennent vite "harceleurs".
Quels impacts sur le comportement ?
Dans son livre “The Stress Factor in Dogs: Unlocking Resiliency and Enhancing Well-Being” (que je vous recommande vivement !), le Dr. Kristina Spaulding revient sur les impacts du stress sur le comportement des animaux (précisément des chiens, mais cela peut s’appliquer au moins à tous les mammifères).
Le “bon stress”, qui remplit une fonction adaptative, peut aider l’animal à se souvenir des comportements qui ont été utiles lors d’une situation difficile. On peut imaginer une situation dans laquelle l’animal doit apprendre un nouveau comportement, comme chercher ses croquettes dans une gamelle ludique. Au départ, l’animal pourra être frustré de ne pas pouvoir manger immédiatement. Cependant, une fois qu’il aura compris comment cela fonctionne, il saura comment se prendre pour la prochaine fois et il obtiendra une récompense (sa nourriture) en exécutant le nouveau comportement appris. Ainsi, une situation qui était difficile s’est transformée en une situation de réussite !
Au contraire, le stress chronique ou “toxique” a des impacts négatifs sur la régulation des émotions, l’inhibition des comportements inadaptés (auto-contrôles), la mémorisation à long terme, la capacité de concentration et l’apprentissage.
Cela veut dire qu’on aura plus de difficulté à réussir l’éducation d’un animal en stress chronique. En conséquence, des méthodes comme le contre-conditionnement (associer une conséquence positive à une situation désagréable) seront plus longues à mettre en place car l’animal aura du mal à comprendre les associations et à s’en souvenir dans le futur. Aussi, on pourra constater que l’animal peut “régresser” plus facilement dans son apprentissage car les réponses de peur ou d’anxiété pourront revenir au moindre événement stressant.
Finalement, un animal en stress chronique présentera principalement des comportements “automatiques” qui seront plus orientés à sa survie, c’est par exemple le cas des animaux réactifs ou craintifs. Dans ce cas, l’animal à du mal à faire des choix rationnels (c’est-à-dire adaptés au contexte) et à garder le contrôle sur ses émotions et son comportement. La cognition laisse la place à la simple réaction.
Faut-il donc éviter le stress à tout prix ?
Pas forcément ! Pour augmenter la résilience et la capacité d’apprentissage de notre animal, on voudra le mettre dans des situations de “bon stress”, en lui présentant des défis qu’il sera capable de surmonter.
Par exemple, on commencera par des séances d’éducation faciles, où l’animal sera en capacité de réussir et où il recevra une récompense à haute valeur. Petit à petit, on pourra augmenter la difficulté des exercices en respectant toujours les compétences et les possibilités de l’animal (comme dans l’exemple de la gamelle ludique).
On pourra aussi le placer dans des situations de “stress tolérable”, c'est-à-dire dans des situations où l’animal fait face à une expérience négative, mais est capable de s’en sortir grâce à un soutien social. Imaginons donc le cas d’un chien ou chat qui a peur des inconnus, mais qui est accompagné et rassuré lors de chaque rencontre. Peu à peu, l’animal comprendra qu’il peut traverser un événement désagréable sans qu’il y ait des conséquences négatives pour lui, au moins à long terme.
Le bon stress et/ou le stress tolérable peuvent donc donner la possibilité à l’animal d’augmenter ses capacités d’adaptation et de construire les bases pour devenir plus résilient.
Renforcer la résilience de votre animal avec l’aide d’un comportementaliste
Le stress survient lorsqu'un animal fait face à une situation qui est différente ou anormale. Le stress lui-même n'est ni bon ni mauvais - ce qui compte est la capacité de l’animal à s’adapter à la nouvelle situation, c’est-à-dire sa résilience.
C’est précisément sur ce point que le comportementaliste intervient. Il ne s’agit pas forcément d’éradiquer les situations de stress. Si l'animal est capable de faire preuve de résilience, les épisodes de stress peuvent se transformer en une possibilité d’apprentissage et d’adaptation.
Cependant, un animal qui ne réussit pas à faire face à une situation stressante pourra éprouver des effets négatifs durables tels que des symptômes physiologiques (fatigue, problèmes de santé, perturbations du sommeil) et psychologiques (mauvaise concentration, manque d’auto-contrôles, pas de capacité d’apprentissage).
Ma méthode, en tant que comportementaliste canin et félin, consiste à surveiller et repérer les signes de détresse chez vos animaux. Mon objectif : prévenir les situations de stress et intervenir le plus rapidement possible pour minimiser les conséquences négatives.
Si vous pensez que votre animal souffre de stress chronique, la première chose à faire sera de le soutenir et d’anticiper les situations problématiques afin de les prévenir. Ensuite, il sera nécessaire de modifier son environnement et de travailler sur son comportement afin de l’aider à développer sa résilience.
Si vous souhaitez avoir un accompagnement pour aider efficacement votre compagnon, contactez-moi pour un RDV à Nantes et aux alentours.
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